Les guides de l’époque

Les guides de l’époque

En regardant tout le bagage que nous emmenions avec nous, raconte M.Petry et qui comprenait entre autres des ustensiles de cuisine, des couvertures et un canot d’une soixantaine de livres, je craignais que les 2 hommes ne soient incapables sans autre aide de tout transporter à travers les nombreux portages que nous devions effectuer. Comme l’autre guide n’arrivait pas, je décidai de passer la nuit dans un petit camp au pied du portage et de l’attendre. David, avec la perception mystérieuse de l’Indien, vit que ce délai ne nous plaisait pas, et dit qu’il pouvait tout prendre sur son dos, à condition que je transporte ses bottes, ce que j’étais volontiers prêt à faire. À l’aide de courroies, il entreprit de placer tout le bagage sur son dos et, glissant le gros canot sur le dessus, parcourut tout le portage, les pieds nus.


David Courtois


Le guide Louis Philippe

Le gardien David Courtois fut installé à la station Sanford. Il était l’un des hommes forts du territoire et eut souvent l’occasion de le démontrer dans son travail. Lorsque lui et les guides avaient quelques moments libres, ils organisaient des compétitions amicales qui leur permettaient de comparer leur force. Ils s’amusaient à charger sur leur dos des poches de farine de 100 livres. Lors d’un tel concours, David chargea huit de ces poches sur son dos et marcha ainsi sur une distance de 100 pieds, apparemment sans grande difficulté.


Joe Basile, de Pointe-Bleue, avec deux ours sur son dos.

La grande compétence des gardiens fut elle aussi mentionnée. Rosaire Grenon, au Club House, combinait ses qualités de gardien avec celles d’excellent plombier et de menuisier de première classe, et tous les portages et le matériel sous sa responsabilité étaient maintenus en bon état. À Sanford, Harry Gros-Louis- un descendant des plus fameux chasseurs de la nation huronne – était un authentique homme des bois et un grand trappeur. On disait de lui qu’il était un canoeman hors du commun et qu’il connaissait très bien sa portion du territoire. Il en était d’ailleurs ainsi de tous les membres de sa famille. Son frère Théophile fut choisi pour figurer dans les premières scènes du film Maria Chapdelaine, du réalisateur français Julien Duvivier. On pouvait y voir Théophile Gros-Louis, Robert Sioui et David Courtois descendre la Péribonka en canot. Les deux Hurons et le Montagnais eurent l’occasion de côtoyer les deux vedettes du film, Jean Gabin et Madeleine Renaud.

Plusieurs générations de guides d’origine amérindienne en provenance de Pointe-bleue ont travaillé au Triton. Le 18 juillet 2015, nous avons reçu de la belle visite de Masteuiatsh pour la journée dont les anciens guides du Club Triton de 3 générations différentes. Ce fût un honneur de recevoir Messieurs Tommy Raphaël (92 ans), Jean-Baptiste Raphaël et Laurent A. Siméon ainsi que les membres de leur nation!


Les guides préparent le repas pour les membres et invités du club Triton.


Le guide Louis Augustin lors d’un portage au club Triton.


Des guides près de leur campement au lac des Passes.


Des guides en compagnie d’une dame et son enfant au grand lac Bastican.


Le guide Louis Augustin de Saint-Hyacinthe et Bill Kiely de Shannon dans le portage du «Crève-Faim» qui mène au lac des Passes.

Les guides prévus pour l’expédition étaient au nombre de six, soit quatre Blancs et deux Amérindiens. Depuis le début, les guides blsncs opinaient que l’introduction d’Indiens dans l’équipe était une innovation qui n’avait pas sa raison, et le guide en chef de Cheney, soit Jean Morasse, parlait avec mépris de l’habileté des Autochtones comme canoë-men.

Morasse et un autre guide blanc étaient dans le même canot que Cheney pour son voyage de retour, et le canot avec les bagages était conduit en avant d’eux, par les Indiens. Ils descendirent les rapides de la rivière à Moïse, conduisant au portage du lac Fullerton. Il s’agissait de rapides difficiles mais, à toute fin pratique, passables. Ils arrivèrent à une chute, avec des rapides, aussi bien en bas qu’en haut du torrent. Les Indiens avaient déjà dépassé la chute, et les attendaient en bas. Cheney et son rameur, en aval, descendirent du canot. Ils ont remarqué que les Indiens observaient quelque chose d’inhabituel.

Jean Morasse était toujours dans l’embarcation, pris dans des eaux difficiles, tournoyant, malgré ses efforts pour garder le canot dans la bonne direction. Il était attiré par la chute, et son visage reflétait le désespoir, le découragement. Il n’arrivait pas à le redresser D’abord à genoux à l’arrière, il cessa ensuite de ramer pour passer les travers et recommencer à ramer au milieu. En dépit de tout ce qu’il pouvait faire, à la hantise de tous, le canot frappa le fond, et il semblait qu’aucune manœuvre ne pourrait l’empêcher de verser. Coup de chance, il réussi à atteindre la rive et vit A. Nelson Cheney pouffer de rire. Dans un clin d’œil complice, Morasse lui lança : «Je montre aux Indiens comment on manœuvre les rapides…» En retrouvant sa voix, il se mit à chanter. Après cette mésaventure, l’histoire ne dit pas s’il se risqua à mettre, de nouveau, en doute l’habileté des Amérindiens en canot.


Le guide Bill Kiel, de Shannon, avec son bagage à Starvation Point.


Sur la photo du haut: Un groupe de guides au camp du lac Travers. On remarque les deux hommes aux extrémités l’un avec un godendard et l’autre avec une hache. Ils travaillaient à la construction d’un camp.
Sur la photo du bas: Charles et David Courtois de Pointe-Bleue en canot sur la rivière Batiscan.


Le guide Armand Gros-Louis, le surintendant du club William H. Petry et le gardien Rosaire Grenon qui remplaça son beau-père Adélard Harvey.


Un groupe de guides comprenant Welly Kennedy, Ernest Moisan, n.i., Lorenzo Alain, n.i., Adélard Girard, 2 dames n.i., et le gardien Adélard Harvey avec un enfant, devant la station du club Triton.


Un groupe de guides et employés au club-house du club Triton. Ils sont devant la glacière et à droite on voit une partie du camp des guides.


Au centre, E. Dwight Church (ne pas confondre avec le colonel Sanders) prenant le lunch, entouré de ses guides au club Triton en 1910. Remarquez la boîte au sol (à gauche), identifiée au populaire chocolat Menier (propriétaire de l’Île Anticosti) et au centre, le panache d’un caribou. En 1911, E. D. Church a vendu, pour 1 200 000$, sa collection de 4000 livres qui comprenait des manuscrits d’auteurs célèbres et des livres rares, tels que l’autobiographie originale de Franklin.


Pour se divertir, le guide Adélard Girard avait décidé de marcher sur un fil à un camp du lac des Passes.


Harry et Armand Gros-Louis en route pour un travail sur le territoire du Triton.

 

Source : Le club Triton.
Auteur : Sylvain Gingras
Sonia Lirette
Claude Gilbert
Page 203 et page 208


 


Une employée, Aline Vézina, dans l’une des nombreuses chambres du Club House.


Jardin du Club House

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