Les centaines de gardiens de clubs ont joué un rôle de premier plan. Leurs services étaient requis en tout premier lieu afin d’assurer la protection contre le braconnage et le respect des lois sur le territoire. Leurs fonctions consistaient à la maintenance des lieux, dont la construction et la réparation des bâtiments, l’entretien des portages et des embarcations, ainsi que l’embauche du personnel requis pour ces tâches.
La réglementation des clubs imposait la présence de gardiens à longueur d’année. Chaque club devait construire une maison suffisamment confortable pour que la famille du gardien puisse y vivre à son aise. La femme et les enfants partageaient la tâche du gardien et devaient souvent rester au camp lorsque ce dernier voyageait sur le territoire. L’hiver, le gardien avait comme tâches la coupe du bois de chauffage, le remplissage de la glacière pour les camps du club et des membres ainsi que tout le transport des matériaux nécessaires. On profitait de la saison hivernale et on attelait les chiens pour ce dernier travail.
Les gardiens se voyaient octroyer le droit de trappage sur le territoire. Une activité qu’ils pratiquaient généralement d’octobre à décembre et qui leur rapportait un revenu appréciable. Le printemps venu, le gardien préparait le club-house et les camps pour l’arrivée des sportsmen.
La présence des ours représentaient un problème majeur car ils ne se gênaient pas pour venir faire du ravage dans les camps, surtout quand il y avait de la nourriture sur place. Le gardien devait réparer les dégâts et le désordre causés par le puissant animal en plus de remplacer portes et châssis lorsque nécessaire. Comme ces réparations survenaient en été, il fallait transporter le matériel à dos d’homme, à travers de longs portages, en prenant bien soin de ne pas briser les vitres.
Le castor faisait aussi des siennes. Ses barrages inondaient souvent les portages, qui devenaient de vrais petits lacs. De plus, il laissait traîner nombreux arbres qui venaient obstruer le passage ici et là dans la centaine de milles de portages du club. Encore là, c’était le rôle du gardien de réparer les méfaits causés par le rongeur.
Les gardiens du club vivaient sur place avec leur famille. Souvent, ils devaient laisser femmes et enfants afin d’aller patrouiller le territoire. Ces derniers n’étaient pas à l’abri des dangers que représentaient les ours et les loups. Ils devaient apprendre à se protéger seuls.
Pour en revenir à d’éminents gardiens, Gérard Lirette, rattaché au Triton, était un travailleur infatigable et doué d’une énergie exceptionnelle qui ne ménageait aucun effort pour satisfaire ses employeurs. Durant ces 35 années passées au Triton, il a constamment offert le meilleur de lui-même durant son travail.
Harry et Armand Gros-Louis en route pour un travail sur le territoire du Triton.
Gérard et sa famille : Maud, deux ans, Alfreda sa femme et le petit John, deux mois. Quel bonheur !
Source : Québec L’épopée de la forêt
Auteur : Sylvain Gingras
Page 409
Pour en savoir davantage, procurez-vous les livres L’épopée de la forêt, À l’époque des pionniers et Les prestigieux clubs Triton et Tourilli dans notre boutique en ligne.
Laisser un commentaire